Le stress est une chose étrange, parfois nécessaire pour nous pousser à l’excellence, alors qu’il nous donne à d’autres moments le sentiment de nous noyer. Ce qui stresse certains peut susciter chez d’autres un simple frisson d’excitation. Et si certains se remettent facilement d’une période de pression incroyable, d’autres perdent par contre tout contrôle. La politique de l’autruche, consistant à se cacher la tête dans le sable quand la situation commence à dégénérer, ne fonctionnera tout simplement pas dans un monde où les sources de stress sont chaque fois plus importantes. Dès lors, que pouvons-nous faire pour arriver à systématiquement trouver et préserver notre équilibre ?
Personnellement, je peux dire que j’ai vécu les pires aspects du stress. Je ne suis que trop familiarisée avec le sentiment d’être débordée, de ne pas savoir où commencer et de devoir gérer la pression commerciale avec la conviction irrationnelle que je dois fournir des résultats parfaits immédiatement. Je me suis parfois demandée comment puis-je être convaincante dans mes conseils aux participants lorsque je ne les suis pas moi-même ?
C’est là qu’intervient la résilience mentale, qui désigne l’aptitude à rebondir après avoir été malmené par des circonstances négatives, préoccupantes et défavorables dans sa vie. Plutôt que de coller strictement à des schémas de pensée et des comportements malsains, c'est l'adaptabilité et la flexibilité qui font la différence. Et l’avenir s’annonce prometteur pour ceux qui les adoptent, comme en témoigne un lien indéniable avec un sommeil réparateur, une diminution de la tension artérielle et un bien-être physique global. Vous pourriez vous poser la question : s’agit-il juste d’un trait inné chez quelques élus ? Il n’en est rien. Comme lorsque vous allez à la salle de sport, la résilience mentale est un muscle qui peut être entraîné pour être utilisé sur commande.
Le renforcement de ma résilience mentale m’a aidé à acquérir une nouvelle perspective du stress et à développer des mécanismes équilibrés pour y faire face. Vous voulez connaître le secret pour y parvenir ? Enfilez donc vos baskets…
Les mots dangereux « oui, mais » sont suivis de près par « Je dois... » Dès que je m’entends utiliser « je dois » plus d’une fois dans une phrase, accompagné d’une accélération de mon rythme cardiaque et de mains moites, je prends du recul et j’évalue la situation. Dois-je vraiment ? D’après qui ? Que se passera-t-il si je ne le fais pas ? Qu’est-ce que je VEUX faire à la place ? Cela n’implique bien sûr pas que nous pouvons nous débarrasser de toutes les tâches dont nous ne voulons pas dans nos vies. Mais cela aide plutôt à différencier l’important de l’urgent et d’apaiser les pressions irrationnelles que nous nous créons.
Je remets en outre mon sentiment de stress en question en adaptant mon point de vue sur deux éléments : les enjeux et les ressources. Lorsque je limite les enjeux – et soyons honnêtes, nous avons tendance à grandement exagérer les conséquences négatives –, la situation ne semble tout à coup plus si menaçante. L’ajout de ressources supplémentaires, par exemple plus de temps ou l’aide de collègues ou d’amis, suscite un sentiment de faisabilité et de contrôle. Ensemble, ils ont un impact positif sur ma perception du stress.
Nous sommes bien souvent notre pire critique. Nous disséquons tous nos défauts et analysons la moindre erreur dans le détail, encore et encore. Pour sortir de cette spirale infernale, j’ai mis au point une stratégie de bienveillance envers moi-même pour devenir plus résiliente à la critique – tant celle des autres que la mienne. À la fin d’une réunion, après une situation difficile ou tout simplement avant d’aller dormir, je prends le temps d’une mini séance d’auto-évaluation. Au lieu d’approfondir les points qui ont posé problème, je me penche plutôt sur le positif et les éléments à améliorer la prochaine fois. Le fait de prendre un moment pour discerner et récompenser les choses positives renforce le sentiment de confiance en soi, qui présente un lien positif avec la résilience mentale. Quant à l’évaluation des points à améliorer, elle accroît la motivation - parce que je peux changer le futur, à défaut du passé.
La stratégie la plus importante à long terme consiste à définir votre « sweet spot », ou zone idéale – le croisement de vos talents personnels et de vos besoins organisationnels, source inépuisable d’énergie. Si vous pouvez faire quelque chose qui vous procure de la joie tous les jours, dans le respect de vos croyances et valeurs, quelque chose qui fait usage de vos talents personnels et les nourrit, votre résilience mentale montera en flèche. Presque comme un booster d’immunité, elle vous permet de laisser facilement derrière vous les événements négatifs. Pour réussir, il est essentiel de réfléchir au temps que vous passez dans votre « sweet spot » et d’organiser des discussions ouvertes avec votre manager et vos collègues.
Le développement de la résilience mentale implique de faire travailler vos muscles mentaux - en adaptant vos hypothèses et attitudes afin d’acquérir la flexibilité nécessaire pour vous remettre du stress. Il suffit de bien vouloir vous entraîner en ce sens... Alors, c’est parti ?